Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser

Les jours filent en accéléré comme si j’avais appuyé sur la touche « avance rapide ». Le confinement et son travail inverse m’ont paru glisser comme un TGV dans la nuit, je sors du tunnel éblouie, éberluée, désorientée. Je reprends mon blogage après un mois qui m’a semblé quelques jours. Je m’étais arrêtée avec Camus et c’est avec lui que je reviens. Sa sagesse nous manque dans cette folie paranoïaque qui nous anime actuellement. On s’est rué sur La Peste au début du confinement, je pense que nous devrions plutôt lire ce roman maintenant, quand l’épidémie touche à sa fin. Les Oranais sont en liesse, ils fêtent la santé retrouvée, ils vont élever un monument aux morts de la peste, mais ils ne doivent pas oublier que le bacille ne meurt jamais, que la maladie peut revenir. Rester vigilant, et confiant, dire ce que nous apprend le fléau, qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer qu’à mépriser.

J’admire dans La Peste de Camus la sobriété du récit, la retenue devant la tragédie, la profondeur grave et pudique du message, dans un calme qui dénonce le mal sournois, rampant à bas bruit, j’aime aussi la poésie de magnifiques descriptions comme des éclaircies d’espoir.

Il est au fond peut-être rassurant, le vacarme assourdissant de notre monde aujourd’hui. Nos jacasseries sont signes de liberté, nous ne sommes pas aussi opprimés que nous voudrions le laisser croire. Nous hurlons tout et son contraire, en somme nous vivons, avec nos forces et nos faiblesses, mais sachons que le mal se tient tapi, guette, prêt à nous embrigader, nous anéantir. Veillons !

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