Comme une abeille je travaille. Je vis le confinement par le travail de mes mains, comme de nombreuses couturières aujourd’hui. Il nous faut produire des masques, autant que possible, nous les distribuons aux personnes qui n’en ont pas, qui ne savent pas les coudre, qui n’ont plus les yeux nécessaires pour ce travail.
C’est une joie véritable pour moi de produire en quantité ce petit article dérisoire qui ne demande guère de savoir-faire, le fameux masque qui fit tant défaut, qui fut, et est encore, l’objet de polémique. D’abord annoncé comme inutile, il est maintenant indispensable, peu importent les détours politiques, je trouve en lui l’occasion de me rendre moi-même utile, de rejoindre la parole chrétienne en travaillant en présence de Dieu.
Mes deux heures quotidiennes devant la machine à coudre pour fabriquer une vingtaine de masques me sont salvatrices, source de bonheur, chemin spirituel. J’ai cousu plus de cent-soixante masques à ce jour, je continue ce petit labeur intérieur, à l’intérieur confiné de mon atelier.