Sur la place abandonnée, des abeilles se sont aventurées. Un essaim est arrivé, a campé dans un jeune magnolia. Une heure a suffi pour la formation d’un gros sac sombre suspendu dans l’arbre.
Les abeilles se sont déconfinées, ont choisi d’élire domicile ailleurs, un ailleurs que choisit la reine, ses vassales la suivent et si la reine pense que le lieu ne lui convient pas, elle peut repartir jusqu’à la découverte de la meilleure adresse.
Mais pendant le confinement les rassemblements sont interdits, alors nous avons lâchement dénoncé les abeilles à la gendarmerie et un apiculteur est arrivé, masqué, ganté, dans sa combinaison covid.
Il a fait entrer les abeilles dans une ruche et elles ont bien obéi. Puis il a posé la caisse sur sa voiture et a attendu que les abeilles bourdonnant encore dans le parage acceptent de rejoindre leurs soeurs. L’apiculteur a emporté sa ruche habitée chez lui, et espérait qu’elles y restent, car, si la reine ne s’y plaît pas, elle déménagera à nouveau.
Nous croyions les abeilles en voie de disparition, mais c’est la disparition des hommes de tous leurs lieux trop civilisés qui fait revenir les chères butineuses. La nature reprend ses droits, sachons reprendre les nôtres sagement !