La montagne magique est un roman écrit par Thomas Mann après un séjour à Davos en 1911 et publié en 1924. Un jeune Allemand de la bourgeoise conservatrice de Hambourg, atteint d’anémie, se rend au sanatorium de Davos pour trois semaines sur les conseils de son médecin, et y retrouve son cousin tuberculeux. Il y restera sept ans jusqu’à la première guerre mondiale. Son très long confinement en ce lieu haut perché et hermétique lui fait découvrir de nombreux personnages, lui offrant les différentes facettes de l’humanité. Ce oisif de nature va changer ses opinions sur le monde, deviendra plus altruiste et motivé, mais ce sera la guerre qui le jettera pour de bon dans l’action.
Douze ans avant ce long roman, Thomas Mann avait écrit la courte nouvelle, La mort à Venise, sur laquelle j’avais blogué en parallèle avec le film de Visconti pour tenter de souligner son aspect proustien. Au pavé je préfère la nouvelle, plus fascinante et poétique, mais aujourd’hui je lis La montagne magique sous un jour nouveau, celui du coronavirus.
Au début du XXème siècle on connaissait encore peu de chose de la tuberculose. Pas de traitement efficace, pas de vaccin, manifestations variées pour cette maladie respiratoire très contagieuse. On soignait les malades à l’aide de l’isolement, du soleil, de l’air pur et sec, du repos et du pneumothorax, technique évoquée dans le roman. Le vaccin BCG apparut en 1924, la maladie sévit encore aujourd’hui et tue beaucoup par endroit. Qu’en sera-t-il de la nouvelle maladie qui aujourd’hui frappe et confine le monde entier ? Et changera-t-elle notre appréhension de la vie sur notre planète ?