Si on me demande comment je vis le confinement, je réponds très bien, cette forme de vie est dans ma nature. Et mon grand confiné favori est Marcel ! Mon chéri Marcel a dû se replier chez lui pour des raisons de santé, comme nous devons tous le faire aujourd’hui.
Il a voyagé dans sa jeunesse, en France, en Allemagne, en Suisse, en Roumanie, en Belgique, aux Pays-Bas, et puis en Italie bien sûr, à Venise notamment. Mais à la mort de sa mère, son asthme s’aggrave, il s’enferme dans sa chambre, ne sort que la nuit. Son confinement le jette dans un travail intensif, colossal, il ne cesse d’écrire et son imagination se décuple. Le Temps, qu’il aurait pu trouver trop long dans son lit, il le transforme, il en fait le matériau de sa cathédrale, et il le dote d’une majuscule.
Marcel, grand voyageur autour de sa chambre, commence La Recherche dans une chambre avec un narrateur qui de bonne heure longtemps s’est couché. Et ce narrateur confinera lui-même sa bien-aimée Albertine en la retenant prisonnière. Et Georges Pérec trouvera chez cet homme confiné et confinant le titre de sa nouvelle « Un homme qui dort« .
A suivre, dans le confort de la réclusion !