Journal de confinement, Eugénie Grandet

Confection en confinement : des masques faits maison. Utiles ou pas, je ne sais pas, le meilleur geste barrière est de rester devant sa machine à coudre !

Et quand je ne couds pas, je lis, et me suis interrogée sur les personnages confinés dans les romans. Confinement forcé, punitif, volontaire, dépressif …

Eugénie Grandet fut confinée par son affreux père. L’incipit du roman de Balzac annonce déjà l’idée d’un certain confinement :

Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. Peut-être y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloître et l’aridité des landes, et les ossements des ruines.

Eugénie est amoureuse de son beau cousin, Charles Grandet qui est pauvre et veut partir dans les îles pour faire fortune, elle lui donne en secret toutes les pièces d’or que lui avait confiées son père, tyran cupide. Celui-ci veut récupérer les pièces et enferme sa fille dans sa chambre sans feu, avec du pain et de l’eau pour toute nourriture. Pendant ces longs mois, madame Grandet, la maman, elle-même très malade est confinée dans sa chambre et ne voit sa fille que subrepticement en l’absence du père Grandet. La maman, issue de la noblesse et possédant une fortune personnelle, meurt, sa fille Eugénie devient donc héritière. Le père avide lève alors le confinement et amadoue sa fille pour mettre la main sur son héritage. Le beau Charles entre temps a épousé une autre femme laide et très riche. La pauvre Eugénie reste désespérément confinée dans son coeur.

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