Droite et esseulée, l’église n’a réuni personne sur sa place et autour du calvaire aujourd’hui, dimanche des Rameaux. Silence poignant. Les rameaux n’ont pas été bénis, les bouquets de buis ne sont pas sortis des jardins aux mains des fidèles endimanchés. Nous n’avons pas reçu sur nos têtes ou nos épaules les gouttes d’eau bénite, des gouttelettes bénéfiques pourtant en ce temps où nous les fuyons, nous n’avons pas chanté d’un même choeur. Mais nous avons prié dans le silence de nos coeurs.
Etrange écho à notre actualité dans ce passage de l’Evangile selon Saint Matthieu ( Mt 6, 5-6) que j’aime beaucoup :
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans la pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
La porte de l’église est drapée d’un voile pourpre, nous entrons dans la semaine sainte, nous restons prudemment confinés et prions dans la solitude recueillie de nos maisons.