Tu déconfines, il déconfine, nous déconfinons, le verbe nouveau est arrivé. Aujourd’hui, premier jour du déconfinement. Second chapitre du journal de confinement. Espérons qu’il n’y aura pas un troisième chapitre, celui du reconfinement. Puis le quatrième, celui du redéconfinement.
Nous inventons des mots, et pour une fois qu’ils ne viennent pas de l’anglais, soyons contents ! Le mot déconfinement me semble bien dire ce qu’il veut dire, il était nécessaire. Après le confinement, qui est un enfermement, revient normalement l’état initial qui était ouvert, mais en ce moment, non, le confinement n’ouvre pas d’un coup les portes, il se défait petit à petit comme une déconstruction. Le mot déconstruction est lui aussi relativement récent, utilisé par le philosophe Jacques Derrida pour analyser critiquement un système en défaisant ses éléments.
En déconfinant, nous défaisons élément par élément ce que nous avons instauré pour le confinement. Si nous allons trop vite, nous courons à la destruction de notre lutte contre le virus, nous le laisserons reprendre la partie. Aux confins du conflit, il ne faudrait pas que le déconfinement vire à la déconfiture !